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Le cloître des orangers

Le cloître des orangers est un spot urbex que je devais faire depuis des années. Mais ça n’est que cette année que j’ai pris le temps de le visiter. Vous allez voir, son histoire est absolument exceptionnelle. En plus du cloître, je vous ferais également découvrir une chapelle, une orangerie et un château également présents sur le domaine. Mais pas que …

L’histoire du cloître des orangers

Le cloître des orangers a été installé dans le parc d’un domaine dont l’histoire remonte au début du treizième siècle. Vous l’avez peut être remarqué, j’ai utilisé le verbe « installer ». En effet, le cloître n’a pas été bâti sur le domaine. Ce sont les vestiges d’arcades d’un couvent se situant à plusieurs dizaines kilomètres de là.

Selon une plaque de marbre encastrée dans le mur du cloître, ce dernier aurait été édifié au milieu du quatorzième siècle ; après neuf ans de travaux. Tout en marbre, on reconnait assez facilement le style gothique catalan dans son architecture.

C’est au milieu du dix-neuvième siècle qu’un poète très connu, nouveau propriétaire du domaine, rachète le cloître. Il le fit alors transporter pierre par pierre. Pour mener à bien cette opération délicate, douze charrettes attelées de bœufs sont utilisées.

Il faudra pas moins de trois ans de travaux pour reconstruire le cloître des orangers dans le parc du château. Il est composé de 36 arceaux en marbre blanc et marbre gris et mesure 23 mètres de long sur 17 mètres de large. De nombreux éléments ont aussi été ramenés. Ainsi, sur les mur du cloître, d’anciens bas relief de l’ancien couvent ont été ajoutés.

Le poète du cloître des orangers

Comme je vous le disais, c’est un poète bien connu qui fît reconstruire le cloître des orangers. Nouveau maître du domaine suite à son mariage, ce dernier y passa de plus en plus de temps ; quittant même Paris où il habitait alors. D’ailleurs, il publia même un livre de poésie du même nom que celui du cloître.

Aussi, il faut dire que ce cloître a été une source d’inspiration pour lui. Installé sous les arceaux de son cloître, laissant naviguer son regard à l’intérieur comme à l’extérieur, le poète s’est nourrit de ses sensations et pensées.

L’architecture du cloître abandonné

Pour entrer dans le cloître, il faut pénétrer par un vestibule. Là, une mosaïque reproduisant le Cave canem de Pompéi prévient le visiteur. Mais ça n’est pas le seul rappel de Pompéi. Ainsi, des colonnes cannelées et des peintures brunes, rouges et jaunes ornent les murs.

Ce qui est sans doute le plus remarquable, ce sont ces colonnes hautes et cannelées. Elles sont divisées en deux parties superposées les unes aux autres. Elles sont posées sur des socles richement sculptés. On peut y voir des reptiles et bien d’autres animaux légendaires. Ensuite, en haut, les chapiteaux sont quand à eux ornés de têtes humaines attachées à des corps de poissons ou de quadrupèdes. Enfin sur le plein cintre des arceaux, des trèfles moresques intérieurs à ogives ont été sculptés.

Pour la petite histoire, ces arceaux avaient été murés durant la révolution ; en 1792. A l’époque, le cloître avait été transformé en écurie. Ensuite, durant la Révolution de 1830, l’ordre fût donné de détruire le cloître des orangers.

Les autres bâtiments du cloître des orangers

Le cloître jouxte un ensemble de bâtiments. Ces bâtiments comprennent une chapelle, une orangerie, un atrium et une forge. On y trouve aussi une pièce connue comme le cabinet du poète. Elle est éclairée de 3 fenêtres dominant la campagne environnante. Dans la chapelle, les marbres de diverses couleurs se mélangent. L’effet est assez saisissant. Enfin, au centre entouré par des arches, un petit hôtel fait face à de magnifiques vitraux.

Le château et son domaine

Le château est un ancien château fort façon château de plaisance ; sans fossés, pont-levis ou remparts à mâchicoulis. Dans la cour, sur la tour hexagonale où se trouve la porte d’entrée se trouve le blason de la famille qui a possédé le château. L’architecture actuelle du château est bien évidement très différente de celle qu’elle était à sa construction.

D’ailleurs, de nombreux vestiges du château sont visibles dans le parc. On y découvre des arcs brisés en tiers-point avec en partie basse. Aussi, on peut y découvrir deux ouvertures romanes en forme d’ogive divisées verticalement par un meneau. En se promenant dans le parc, il est aussi possible de découvrir un pigeonnier et une petite fontaine ; ainsi que certains éléments du cloître des orangers qui n’ont pas pu être réutilisés.

A la fin du dix-neuvième siècle et au début du vingtième siècle , un riche viticulteur tombe amoureux du domaine et le rachète. Il continu donc à installer différents vestiges dans le parc du château ; certains viennent d’une église. Il poursuit également l’aménagement du parc à l’anglaise et construit même des grottes et des cascades.

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