Qu’est-ce que l’exploration urbaine ou l’urbex ? Définition et Présentation !

Année après année, l’urbex n’a cessé de se démocratiser à travers le monde entier. Avec le développement du dark tourism et du tourisme de l’abandon, l’exploration urbaine attire autant qu’elle n’intrigue. Mais qu’est-ce que réellement l’urbex et qui sont les explorateurs urbains ?

Définition de l’urbex

L’urbex, contraction des mots exploration urbaine (urban exploration en anglais) consiste en l’exploration de structures artificielles, de ruines et de bâtiments abandonnés par l’homme. Difficile de donner une définition précise du terme tant la discipline est vaste. La photographie et l’intérêt historique sont souvent deux composantes très présentent dans cette pratique ; le goût de l’aventure aussi.

L’urbex est aussi communément appelée infiltration, bien que certaines personnes considèrent que l’infiltration soit étroitement associée à l’exploration sans autorisation dans des lieux actifs ou habités. Nous considérons qu’il s’agit d’une ligne blanche à ne pas franchir dans notre discipline. L’exploration urbaine peut aussi englober d’autres disciplines comme la spéléologie urbaine, l’escalade urbaine, la cataphilie, etc.

Est-ce que l’urbex est légal ?

Bien évidemment la nature de cette activité présente divers risques. Parmi les dangers de l’urbex : des dangers physiques et la possibilité d’arrestations et de sanctions judiciaires. Certaines activités liées à l’exploration urbaine peuvent violer les lois et être considérées, au minimum, comme des effractions de propriétés privées.

Carte urbex et adresses des sites à l’abandon

L’exploration de bâtiments abandonnés est peut-être l’exemple le plus courant de la discipline. Tout bon urbexeur les regroupe jalousement sur sa carte urbex.

Bien souvent, ces lieux abandonnés, bien connus de la population locale, sont laissés à l’abandon depuis plusieurs années. Recouverts de graffitis et ayant subit de nombreux actes de vandalismes ils peuvent représenter un réel danger pour les personnes s’y aventurant.

Heureusement, certains sont parfaitement conservés et jalousement conservés par de petits groupes d’initiés. Parcs d’attractions, silos, usines, centrales électriques, maisons, châteaux, manoirs, hôpitaux, sanatoriums, bunkers, bâtiments publics, écoles, métros, souterrains, friches industrielles etc. Les exemples sont nombreux.

Certaines zones sont aussi particulièrement prisées. Par exemple, l’ancienne Allemagne de l’est a toujours été un terrain propice à l’urbex. L’ancienne Allemagne de l’est fourmille d’infrastructures de l’ex-RDA à l’intérêt historique certain. L’urbex en ex-RDA n’est qu’un exemple parmi d’autre.

L’histoire de l’exploration urbaine

Cette pratique a pour ainsi dire toujours existé mais prend de l’ampleur depuis quelques années. En France comme à l’étranger, les explorateurs urbains ou urbexeurs chassent sur le terrain ou sur internet de nouveaux lieux à explorer. La crise, la désindustrialisation, les histoires de familles ne sont que quelques causes ayant conduit à l’abandon de ces lieux.

urbex batiment architecture

Qui a inventé l’urbex ?

C’est Ninjalicious, aka Jeff Chapman, qui donne ce nom à cette activité dans le début des années 90 pour désigner l’exploration de lieux plus ou moins abandonnés ; d’endroits souvent interdits au public ou de lieux dont l’accès est assez difficile. L’Urbex regroupe différentes familles d’explorateurs : les toiturophilies, les cataphiles, etc.

En dehors de France, au Japon par exemple, cette discipline est également très développée. Les haikyo (les ruines) sont nombreuses compte tenu de l’industrialisation rapide du pays et des dommages subits durant la Seconde Guerre mondiale. La bulle immobilière des années 80, le tremblement de terre et le tsunami de Tōhoku 2011 ont aussi laissé derrière eux de nombreux vestiges.

Aujourd’hui, le tourisme de l’abandon a pris une telle ampleur que des conférences sont même organisées. La première rencontre universitaire autour de l’urbex a été organisée par Nicolas Offenstadt à l’université Panthéon-Sorbonne en octobre 2018. Aude Le Gallou, géographe, spécialisée en géographie urbaine et géographie du tourisme a également consacré une thèse au sujet.

Les photos d’urbex et les vidéo

De nombreux explorateurs trouvent ces lieux decay et inhabités profondément beaux. Certains, photographes amateurs documentent ce qu’ils voient ; certains en font même commerce ou exposent leurs plus belles prises.

Les sites abandonnés sont également populaires parmi les historiens, les défenseurs du patrimoine, les architectes, les archéologues, les ingénieurs ou encore les chasseurs de fantômes. Pour certains, l’intérêt historique des lieux visités est secondaire.

Enfin, notons que depuis quelques années, les vidéos d’urbex sont de plus en plus populaire sur YouTube ; ou sur les réseaux sociaux et notamment les pages Facebook.

Comment faire de l’urbex ? Une popularité grandissante !

L’augmentation de la popularité de l’exploration urbaine peut être attribuée à une attention accrue des médias et au développement des réseaux sociaux.

Des émissions sur Discovery Channel, MTV ont rendu la discipline populaire auprès du grand public. Les émissions sur les chasseurs de fantômes, comme The Paranormal Society ou Ghost Hunters, ne sont pas non plus étrangères à cet engouement. Depuis 2006, de nombreux films plus ou moins centrés sur l’urbex, sont également sortis au cinéma. La série documentaire Cities of the Underworld, diffusée sur History Channel a également contribué à populariser la discipline.

Urbex : règles et sécurité

La règle tacite de l’exploration urbaine est « ne rien prendre si ce n’est des photographies » et « ne laisser aucune trace si ce n’est des traces de pas ». Les vrais explorateurs mettent en effet un point d’honneur à ne rien dégrader. Certains tentent même de protéger certains lieux abandonnés en les refermant ou signalant certaines intrusions auprès des autorités ou de leurs propriétaires.

Malheureusement, beaucoup de pseudos explorateurs urbains n’ont que faire de ces règles. Ces personnes, en manque de sensations fortes, n’hésitent pas à fracturer certains lieux et les dégrader. Se mettant souvent en danger, ces personnes font malheureusement assez souvent la une des faits divers et dégradent l’imagent de cette discipline.

Pourquoi l’urbex est interdit ?

Comme nous le disions précédemment, cette pratique n’est pas sans danger. Beaucoup de structures abandonnées sont dangereuses : structures instables, planchers vermoulus, verre brisé, présence de produits chimiques, amiante, etc.

L’Urbex est bien évidemment interdite en France. Ces interdictions sont notifiées par décrets, arrêtés préfectoraux, ou règlements internes de certaines administrations. Par définition, l’Urbex est une activité clandestine, rare et peu connue. Cependant, l’exploration urbaine existe depuis les années 80.

Faire de l’urbex : le matériel de tout bon urbexeur

Intéresserons-nous à présent au matériel urbex. Tout bon urbexeur se doit d’avoir de bonnes chaussures. Pour explorer du bon pied, cet élément est indispensable. Il faut également un sac à dos plus ou moins grand en fonction de ce que l’on met à l’intérieur. Dans ce sac à dos, ajoutez au moins : une lampe torche, une projecteur, une boussole, une trousse de premier soins, des gants et une gourde. Si vous aimez faire de la photo, ajoutez-y une bon appareil reflex, quelques objectifs et un trépied.

Enfin, si vous êtes amené à vous déplacer en hauteur, pensez à ajouter un baudrier, des cordes et les mousquetons qui vous seront nécessaires durant votre exploration.

Visiter des lieux abandonnés sous terre : les cataphiles

Ce site est bien entendu centré sur les explorations de souterrains et principalement des souterrains de Lyon. On appelle cela génériquement la cataphilie. Le cataphile est une personne qui aime explorer des galeries souterraines telles que des catacombes, des mines, des souterrains, de galeries, carrières, tunnels de transports, bunkers souterrains sont leurs lieux de prédilection. Il existe aussi des bâtiments abandonnés souterrains.

urbex cataphiles souterrains

Bien évidemment, le réseau souterrain le plus connu se trouve en région parisienne. C’est sans nul doute les catacombes de Paris. Le réseau des catacombes de Paris est d’environ 280 kilomètres de long. Les catacombes de Paris consistent en un système de tunnels complexes sont d’anciennes carrières souterraines. L’accès à cet endroit est illégal depuis le 2 novembre 1955. Tout contrevenant s’expose à une amende de 60 euros.

Certains explorateurs préfèrent la tranquillité de souterrains de drainage ; par exemple. Ici, les risques sont liés à la montée des eaux et l’accumulation de gaz toxiques, etc. D’autres se passionnent pour les métros abandonnés, les carrières ou encore les mines abandonnées.

Urban exploration et roof-topping

Les adaptes de l’urbex pratiquant le roof-topping s’appellent des toiturophiles. Les toiturophiles aiment explorer des lieux en hauteur dans le but de découvrir de nouveaux paysages et de prendre des photos exclusives. Les toits d’immeubles sont des éléments du patrimoine en général hors de porté. C’est également ce qui attire les toiturophiles.

Cette discipline est très présente dans les médias du fait de son approche sensationnaliste mais aussi des prises de vue diffusées sur les réseaux sociaux. Particulièrement dangereux, le roof-topping nécessite une condition physique irréprochable.

FAQ autour du thème de l’Urbex

Terminons cet article avec la réponse aux questions que l’on me pose le plus souvent.

De nombreux lieux sont situés en milieu rural, pas en ville. Est-ce encore de l’exploration « urbaine » ?

Il est certainement vrai que la grande majorité des lieux qui apparaissent sur les photos sont clairement issus de zones rurales. Il est évident que la plupart des châteaux français et des villas italiennes ne se trouvent pas dans des zones urbaines. Certaines personnes distinguent ces lieux non urbains en Rurbex ; Exploration Rurale.

J’ai une définition très souple de l’urbex, donc je regroupe tout types d’urbex dans ce terme générique.

Qu’est-ce que le « Code Urbex » ?

Le vieux mantra cliché « Ne prenez que des photos, ne laissez que des empreintes » est quelque chose que vous entendrez souvent. Aussi peu original que cela puisse paraître, il y a de la sagesse là-dedans.

« Ne rien prendre ». Je suis catégoriquement contre le fait de prendre quoi que ce soit d’un endroit, jamais. Ce n’est pas à moi, donc c’est du vol.

« Ne rien laisser ». En tant qu’humains responsables, nous devrions toujours ramener nos déchets à la maison. Nous devons nous efforcer de laisser ces lieux dans l’état où nous les avons trouvés. Cela inclut l’absence de graffiti/tags ; ainsi que le fait de ne pas causer de dommages.

L’exploration urbaine est-elle une forme d’intrusion ? L’intrusion n’est-elle pas illégale ?

Oui, l’exploration urbaine implique souvent de pénétrer sur un terrain ou une propriété qui ne vous appartient pas. Il s’agit bien d’une intrusion.

Les lois exactes sur l’intrusion, ainsi que les sanctions qui y sont associées, varient considérablement d’un pays à l’autre. Soyez toujours conscient des lois, où que vous exploriez. Si vous vous livrez à une activité illégale, soyez prêt à faire face aux conséquences possibles de vos actes.

Pourquoi votre site Web ne donne-t-il pas les noms/adresses réels de ces lieux ?

Tout simplement pour les protéger. Ces dernières années, ce passe-temps a attiré l’attention et de plus en plus de personnes recherchent de jolis endroits pour remplir leurs fils Instagram ou leurs chaînes YouTube. Plus il y a de visiteurs, plus les risques de vols et de dommages sont élevés. De même, l’arrivée de visiteurs fréquents est plus susceptible d’attirer l’attention des locaux. De plus, les grands groupes qui se présentent tous le même jour dans plusieurs voitures ne sont pas vraiment subtils. Lorsque les soupçons sont éveillés de cette manière, les lieux sont rapidement fermés.

Beaucoup de ces lieux contiennent des antiquités ou des objets intéressants. Ce sont des cibles trop tentantes pour ceux qui ont la main légère. Il y a aussi beaucoup de murs propres, qui donnent à certains une envie irrésistible de taguer ou de peindre à la bombe. En effet, certaines personnes semblent tout simplement aimer la destruction à différentes échelles.

Je pense qu’en masquant les noms/adresses des lieux et en retardant la mise en ligne des photos, nous pouvons contribuer à ralentir, voire à empêcher, la destruction de ces endroits. Je comprends qu’il existe d’autres raisonnements en faveur de la dénomination pure et simple des lieux. Je reconnais qu’il y a des arguments pour et contre des deux côtés, et en vérité il n’y a pas de solution « parfaite ». Cependant, ma position personnelle est que je suis en faveur des noms de code et du partage restreint des adresses de lieux. Veuillez respecter mes souhaits et ne vous offusquez pas du fait que je refuse de partager avec vous.

Comment trouver des lieux abandonnés ?

En cherchant ! N’achetez pas vos spots urbex, cherchez les ! Vous verrez c’est encore plus gratifiant. Aussi, vous en apprendrez un peu plus sur les endroits, les bâtiments abandonnés que vous visitez.

J’ai trouvé un étonnant bâtiment abandonné, et je veux y entrer. Comment puis-je y pénétrer ?

Personnellement, je n’approuve pas l’effraction ou toute forme d’entrée qui implique d’endommager un bâtiment. Je pense que dans la grande majorité des cas, il est possible d’accéder à un bâtiment sans y entrer par effraction. Si vous êtes suffisamment minutieux dans vos investigations, il y a probablement un moyen d’entrer. Une fenêtre ouverte, une grille de sous-sol desserrée ou même une porte non verrouillée. Un grimpeur expérimenté peut également trouver des possibilités d’accès inventives.

N’oubliez pas que si vous choisissez de vous introduire dans un bâtiment, il s’agit d’un acte criminel. Si les lois relatives à l’intrusion peuvent varier d’un pays à l’autre, l’entrée par effraction semble être universellement illégale.

2 CommentairesLaisser un commentaire

  • Bonsoir, je suis émerveillée par votre site. Je me suis permise de prendre pas mal de vos merveilles et d’en faire un copié/collé sur mon site. Je pense que les gens vous contacteront directement. En tout cas merci pour vos ballades si captivantes
    J’espère ne pas avoir fait d’erreur ?.
    Vous pouvez trouver vos  » URBEX » dans tableau ARTS ET CULTURE et en sous dossier
     » URBEX OU MERVEILLES OUBLIEES ».
    Merci encore pour ce voyage dans le temps.
    Cordialement Virginie Farge

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