Cataphilie – Qu’est-ce que c’est et qui sont les cataphiles ?
Le terme peut semble étrange mais la cataphilie désigne la pratique d’un explorateur urbain qui visite des galeries souterraines. Souvent délaissés ou abandonnés, ces souterrains ont vu leur fréquentation augmenter avec la montée du phénomène de l’urbex.
Définition de la cataphilie
La cataphilie consiste en l’exploration de galeries souterraines telles que des catacombes, des mines, des cavités naturelles, des carrières, de galeries de captage d’eau, etc. On l’assimile parfois à la spéléologie. Les deux pratiques divergent en certains point mais ont de nombreuses règles et points communs.
Très souvent, ces explorations souterraines sont interdites. Les cataphiles utilisent donc très souvent des puits, égouts, caves, réseaux de transports, etc., pour accéder aux souterrains à explorer.
On peut distinguer deux types de cataphiles. Ceux amoureux de l’histoire, de l’architecture et qui souhaitent protéger les lieux qu’ils visitent. C’est d’ailleurs notre philosophie et celle de l’immense majorité de ceux qui visite les sous-sols. D’autres cataphiles ne sont là que pour les sensations fortes et laisser leur empreinte par le biais de ce que nous appellerons du vandalisme ; dégradations, vols et graffitis. Malheureusement cette dernière catégorie d’individus semble être de plus en plus présente comme nous le constations souvent dans les souterrains de Lyon.
Cataphilie et Urbex
Les souterrains de Lyon
Si l’on parle de cataphilie à Lyon ou des souterrains de Lyon, on pense immédiatement aux Arêtes de poisson. Il s’agit d’un réseau de tunnels souterrains passant sous la colline de la Croix-Rousse ; dans le 4e arrondissement de Lyon. Découverts en 1959, les arêtes de poisson sont un mystère de Lyon que la ville préférerait oublier.
Les Arêtes de poisson de Lyon sont un réseau souterrain de tunnels, s’étendant dans les profondeurs de la colline de la Croix Rousse et se connectant au réseau de tunnels de Sarrasinières qui va jusqu’à Miribel dans le Nord. Elles sont construites dans une pierre que l’on ne trouve qu’à 50-80 kilomètres au nord de Lyon. Elles sont également grandes, environ 2 mètres de large et 2,5 mètres de haut, ce qui les rend plus grandes que la plupart des galeries souterraines dans le monde.
Les arêtes de poisson sont fermées au public et non protégées de la dégradation, le tunnel de la Croix-Rousse et les futurs projets de travaux publics menaçant de détruire les dernières preuves du plus grand mystère de Lyon.
Les sous-sols de Lyon, plus connus, ont été découverts dans les années 30, lorsqu’une partie de la colline de Fourvière s’est effondrée et a révélé le réseau en dessous. Les arêtes de poisson, quant à elles, n’ont pas été découvertes avant février 1959, ou selon l’histoire officielle, 1963.
Pendant les 40 années suivantes, la ville a maintenu son silence radio sur la question, déterminée à ne pas toucher au plus mystérieux des trésors lyonnais. Les arêtes de poisson sont tombées dans l’oubli du folklore lyonnais.
Plan des Arêtes de Poisson
Voici un plan des Arêtes de Poisson.
Les catacombes de Paris
Véritable labyrinthe au cœur du Paris souterrain, les Catacombes ont été aménagées dans les tunnels d’anciennes carrières.
Quelle taille font les catacombes de paris ?
Sous le sud de la ville de Paris se trouvent plus de 200 km de ces tunnels qui sont tous reliés entre eux, malgré de nombreux effondrements et blocages artificiels.
Deux réseaux majeurs s’interconnectent, offrant un véritable labyrinthe aux explorateurs audacieux, de Montparnasse à la Porte d’Orléans et au-delà. Un groupe restreint de jeunes explorateurs urbains (principalement) se rend régulièrement sous le niveau de la rue, en accédant à un certain nombre de plaques d’égout qui sont surveillées et suivies par la communauté des « cataphiles » autoproclamés. Ce qui permet à tous ceux qui souhaitent descendre dans la ville d’être informés des points d’entrée disponibles.
Le problème est que la police les surveille également, presque aussi attentivement. Ils scrutent de haut en bas les plaques d’égout qui sont ouvertes par des moyens officiels et non officiels et, une fois cette information confirmée, l’entrée est scellée.
Le gardien Philibert
La pratique de la descente dans les catacombes est donc relativement lourde de risques. La possibilité de tenter de remonter à la surface et d’être confronté à une trappe scellée et donc inaccessible pour rejoindre la route du haut est réelle ; et exige donc du cataphile une connaissance approfondie des centaines de kilomètres de réseaux et des différents points d’accès.
La probabilité que des parties des murs de pierre et des armatures s’abattent sur d’innocents visiteurs est infime, mais pas inexistante. Il est rassurant de constater que le seul cas connu de décès dans les catacombes remonte à 1793, et au cas de Philibert Aspairt. Il ne s’agissait pas d’un touriste curieux ou d’un cataphile invétéré, mais d’un gardien qui avait eu vent d’une rumeur selon laquelle il y avait une réserve secrète d’alcool sous un couvent et qui était parti à sa recherche avec une seule bougie sur lui. On l’a retrouvé onze ans plus tard à quelques pas de la sortie, une bouteille de ladite liqueur à la main. Pensez donc à vous munir d’un équipement de base si vous descendez pour la première fois dans les souterrains de Paris ; où partout ailleurs dans le monde d’ailleurs.
Jusqu’à ce jour, les cataphiles vénèrent Philibert comme le gardien, la présence fantomatique résidente des cataphiles, et l’exemple à ne pas suivre. Une torche, et une torche de secours sont des prérequis.
Qui sont les morts des catacombes ?
Certains endroits des Catacombes de Paris contiennent les restes de plus de six millions de personnes dans une petite partie d’un réseau de tunnels construit pour consolider les anciennes carrières de pierre de Paris.
Parmi les personnages célèbres (ou infâmes) de l’histoire qui ont fait des catacombes leur dernière demeure, citons Jean-Paul Marat, l’une des voix les plus radicales de la Révolution, et Maximilien de Robespierre, une figure influente de la Révolution et du règne de la Terreur qui s’ensuivit.
Pourquoi se rendre dans la cité des cataphiles ?
Pourquoi prendre le risque, de se rendre dans la cité des cataphiles ? Les raisons sont aussi variées que les professions, les noms et les visages de ceux qui s’aventurent sur les échelles métalliques rouillées qui mènent aux catacombes. L’ambiance calme et tempérée (bien qu’un peu humide) et l’isolement offrent un répit rafraîchissant dans le brouhaha de la ville.
Bien que des forces de police spécialisées patrouillent dans les catacombes pour empêcher tout accès illégal et infligent des amendes aux intrus sur place, il y a un manque évident d’autorité et de contrôle une fois sous terre (on dit que ces forces de police spécialisées comptent moins de cinq agents à plein temps pour plus de 200 km de tunnels). Le sentiment d’appartenance à une communauté ressenti par les cataphiles est la plus grande méthode d’autosurveillance et la seule nécessaire pour empêcher une dégradation importante de la maçonnerie et la profanation d’éléments plus historiques tels qu’un bunker allemand de la Seconde Guerre mondiale ou la tombe de Philibert.
Les récentes vagues de vandalisme sont d’autant plus choquantes que l’accès est exclusif et que les cataphiles font preuve d’un self-control inavoué et pourtant universel. Cela conduit certains à penser que la connaissance du réseau et la diffusion de l’information échappent à tout contrôle et permettent à n’importe qui de pénétrer dans les catacombes et de détruire le travail des artistes, des tailleurs de pierre et des explorateurs.
Associations, cinéma, soirées, squats
Aujourd’hui, les catacombes accueillent des projections de cinéma, des fêtes, des concerts, des dîners et toutes sortes de rassemblements ; certains parlent aussi de messes noires. Des travaux d’envergure sont constamment entrepris par divers groupes pour créer des espaces ludiques et artistiques sans permis de construire et avec pour seule limite l’espace et le temps.
Des modèles réduits de châteaux, des gargouilles sculptées, des peintures murales, des mosaïques, des sculptures et des fontaines ont été créés et sont très présents lors des premières visites dans les catacombes. Il est assez facile de connaître quelqu’un qui connaît quelqu’un qui connaît vaguement quelqu’un qui peut trouver son chemin dans le système labyrinthique et qui est prêt à les emmener pour une visite guidée dans l’inconnu et l’inattendu.
Mais ce n’est pas pour les âmes sensibles. Des passages gorgés d’eau à hauteur des cuisses, des tunnels de la largeur d’un enfant mince et un sol irrégulier peuvent en ravir certains et en effrayer d’autres.
Carte des catacombes
Voici une carte des catacombes de Paris.
FAQ autour de la cataphilie
Est-ce que la cataphilie est légale ?
Bien entendu, il est important de rappeler que la cataphilie est dans la plupart des cas interdite et punie par la loi. De nombreux décrets, arrêtés préfectoraux, ou règlements internes de certaines administrations ont d’ailleurs été édictés. Cette activité est également dangereuse. Ni les concepteurs du site, ni les hébergeurs, ni personne sauf vous ne pourraient etre tenus pour responsable de vos agissements et de toutes les conséquences qui pourraient en résulter de la consultation de ce site.
Comment s’habiller pour aller dans les catacombes ?
Réfléchissez bien à ce que vous allez porter pour visiter les catacombes et pratiquer la cataphilie. Étant souterraines, elles peuvent être assez froides, même en été – donc, même si vous explorez la ville en t-shirt et en short, veillez à emporter une veste légère que vous pourrez enfiler lorsque vous vous enfoncerez dans les rues de la ville.
Retrouvez mes photos sur Instagram
Pour plus de photos des sous-sols et la cataphilie à travers le monde, rendez-vous sur mon compte Instagram !
Commentaires
Le 30 octobre 2016 à 20 h 40 min, hugo Mittempergher a dit :
juste pour abo "newsletter", bravo pour le site et merci de nous faire partager cette passion.
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